'); } else { document.write( ' '); } // -->
Un test prédictif de risque de cancer du colon
Deux chercheuses de l'Inserm, Catherine Seva et Audrey Ferrand, issues d'une équipe mixte Inserm - Université Toulouse III - Paul Sabatier (Centre de recherches en cancérologie de Toulouse), viennent de mettre au point un test prédictif du risque de cancer colorectal. Ce test, basé sur la présence d'une protéine : la progastrine, permet de prédire la survenue de tumeurs chez des patients précédemment opérés de polypes considérés actuellement comme bénins. En pratique, ces tests pourraient être réalisés en routine sur ces polypes prélevés chez les patients afin d'identifier les personnes présentant un risque élevé de développer une lésion précancéreuse et pour lesquels aucun suivi n'est recommandé à ce jour. Les résultats de ces travaux sont publiés dans la revue Cancer Prevention Research.
En France, le cancer colorectal représente le 2e cancer le plus fréquent. Les polypes hyperplasiques sont les lésions colorectales les plus fréquentes. Près d'un quart de la population européenne entre 20 et 54 ans en développe. Ces lésions ont longtemps été considérées comme des lésions bénignes et à l'heure actuelle, aucun suivi n'est recommandé pour ces patients après l'ablation chirurgicale des polypes. Cependant, certains de ces polypes pourraient être des précurseurs de cancers colorectaux. Jusqu'à présent, rien ne permettait d'identifier le sous-groupe de polypes qui pouvait avoir un potentiel malin.
Grâce à leurs analyses, les chercheurs ont montré une association significative entre des taux élevés de progastrine et la survenue ultérieure de lésions précancéreuses. Alors que ces polypes étaient considérés comme bénins et sans risque, 100% des patients qui présentaient des taux élevés de progastrine ont développé dans les 2 à 10 ans des adénomes, reconnus comme des lésions précoces du cancer colorectal. A l'inverse, chez les patients n'exprimant pas ou très peu cette molécule, aucune lésion ne s'est développée dans les 10 ans qui ont suivi le retrait des polypes.
Sur la base de ces résultats, les chercheurs ont établi un test prédictif basé sur l'âge du patient et le marquage par immunohistochimie de la progastrine. Ce test permet de prédire, avec une très bonne sensibilité et spécificité, la survenue de tumeurs chez les patients ayant développé un polype hyperplasique.
Sources : A new biomarker that predicts colonic neoplasia outcome in patients with hyperplastic colonic polyps - Catherine Do, Claudine Bertrand, Julien Palasse, Marie-Bernadette Delisle, Arthur Shulkes, Elizabeth Cohen-Jonathan-Moyal, Audrey Ferrand, Catherine Seva
Publié le 20-03-2012