Les nouvelles techniques d'imagerie peuvent conduire ? un sur traitement

Selon l'article du Dr J. David Prologo, chef du service de radiologie ? l'h?pital de l'université de Cleveland, paru en avril 2005 dans l'American Journal of Roentgenology, les nouvelles technologies plus performantes n'amènent pas nécessairement de meilleurs résultats chez les patients.

L'étude a inclus 198 patients suspects d'embolie pulmonaire. La moitié des patients (98) ont eu un examen avec un scanner multi détecteurs, 100 patients ont eu un scanner simple. La radiologie revint négative et les patients n'ont pas eu de traitement anticoagulant.

Les scanners les plus performants sont maintenant largement utilisés pour examiner les patients suspects d'embolie pulmonaire. Cet examen permet aux radiologues de voir plus d'artères dans les poumons et de détecter de petits caillots dans ces artères. Cependant l'étude n'a trouvé aucune différence significative en terme de résultats chez les patients soit diagnostiqués avec un scanner multi détecteurs soit par scanner simple. Il est possible, selon l'auteur, que certains petits caillots aient été manqués dans l'examen par scanner simple, mais ? trois mois et six mois le suivi fut similaire.

Plus de détections peut avoir des inconvénients, ajoute le Dr Prologo. Si nous voyons de petits caillots nous avons tendance ? les traiter et la thérapie par anticoagulants n'est pas sans risques. En fait, une étude récente a trouvé qu'il y avait dix fois plus de risques d'accident vasculaire cérébral hémorragique chez les patients recevant des anticoagulants oraux que dans la population générale. Il est donc impératif que les cliniciens considèrent la balance risques-bénéfices d'une thérapie chez des patients ayant des petits caillots antérieurement non détectables.

Le docteur Prologo recommande de faire une étude très large pour déterminer si les patients avec des petits caillots ont besoin d'un traitement anticoagulant. Aujourd'hui de plus en plus de patients sont évalués, ? la recherche d'embolie pulmonaire, avec des scanners qui peuvent détecter de petits caillots. Ce qui fait que l'on retrouve de plus en plus de patients avec de petits caillots qui n'auraient probablement pas été traités jadis et s'en seraient bien portés. L'amélioration de la technologie amène le clinicien ? faire face ? des nouvelles questions cliniques comme celle du risque de traiter de tous petits caillots diagnostiqués par les scanners les plus performants.

AJR Avr 2005; 184 : 1231 - 1235



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Publié le 05-04-2005




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