Faut-il recommander les dosages plus faibles de la pilule de ménopause ?

Les rapports récents négatifs concernant la pilule de ménopause ont conduit à s'intéresser à des dosages plus faibles de celle-ci.


Une recherche dans la base de données Medline ( de 1966 à aujourdh'hui ) a été conduite par Carolyn Crandall, M.D., F.A.C.P., du département de Médecine à la David Geffen School de Médecine de l' Université de Californie concernant les troubles de la ménopause et les effets de faibles doses d'hormones.
Les conclusions de ce travail sont que les sérieux effets adverses dus aux dosages traditionnels des oestrogènes ne peuvent pas être évités par des préparations plus faiblement dosées, et que ces faibles dosages ne devraient pas être déclarés plus sûrs que les dosages traditionnels.


L'étude Women's Health Initiative (WHI) a été stoppée plus tôt que prévu à cause des effets nocifs qui dépassaient les effets bénéfiques attendus de la prise d'hormones. Ces effets négatifs n'étaient pas très fréquents ( sur 10.000 femmes traitées pendant un an il y a en plus 8 cancers du sein invasifs, 7 accidents coronariens, 8 accidents cérébrovasculaire et 8 embolies pulmonaire -1- -2- -3- .)


Largement basés sur les résultats du WHI , plusieurs guides récents se sont prononcés sur l'emploi des hormones à la ménopause.
Les Services de prévention U.S. s'inscrivent contre l'emploi en routine des oestro-progestatifs pour la prévention en post ménopause.
Le Rapport 2002 de la Société Nord-Américaine de ménopause (NAMS) énonce que l'emploi des hormones devrait être limité à la durée la plus courte possible, que l'emploi en prévention des maladies cardio-vasculaires n'est pas approprié, et que d'autres alternatives devraient être prises en considération si le traitement hormonal est employé pour prévenir l'ostéoporose.
Le Collège Américain des Obstétriciens et Gynécologues (ACOG) recommande la durée d'utilisation la plus courte possible en utilisant la plus petite dose efficace et de tenter d'interrompre après 5 ans l'utilisation de la thérapie pour des symptômes de ménopause (www.acog.org, 12 Mai, 2003).
La FDA exige que la notice des CEE inclue de suggérer une alternative sans oestrogénes pour les femmes qui souhaitent prévenir l'ostéoporose.

L'usage de ce type de traitement est maintenant réservé à son utilisation à court terme pour la gestion des bouffées de chaleurs.


Discussion et Implications Cliniques

Les études retrouvées, en ce qui concerne les préparations faiblement dosées, ne rassurent pas pour un usage à long terme tant en sécurité qu'en efficacité.
Les études n'ont été faites que pour une durée très courte, et il n'y a pas de données qui suggèrent que l'incidence du cancer de sein est plus faible en utilisant des dosages plus faibles d'oestrogènes.
Il n'y a pas non plus de données démontrant un risque cardio-vasculaire plus faible avec des préparations moins dosées. Il n'est pas démontré que les sérieux effets nocifs liés avec des doses traditionnelles puissent être évités par l'emploi de faibles dosages d'oestrogènes.

Clairement, les préparations à faible dosage ne devraient pas être présentées comme plus sûres que les préparations à dosage traditionnel. Jusqu'à ce que des données concernant la sécurité deviennent disponibles, il semble prudent de considérer que les contre indications des dosages faibles sont les mêmes que pour les préparations traditionnelles. Parmi les contre indications il faut inclure la grossesse, les saignements vaginaux d'origine inexpliquée, des antécédants de cancer du sein, une thrombophlébite active ou des troubles thrombo-emboliques et les cancers oestrogéno-dépendants. Les contre indications relatives incluent l'hypertriglycéridémie, une maladie de la vésicule biliaire, une maladie du foie, et les crises comitiales.


Source:

Low-Dose Estrogen Therapy for Menopausal Women


Publié le 15-12-2003