Une analyse de sang pourrait prédire le devenir des tumeurs de la prostate

Les chercheurs rapportent avoir trouvé un nouveau bio marqueur sanguin qui permet avec 98 % de précision de prévoir quelles seront les tumeurs qui vont se propager aux ganglions lymphatiques régionaux. Leur étude est publiée dans le numéro de mars 2008 de Clinical Cancer Research, une revue de l'American Association for Cancer Research.

Le nouveau test de sanguin mesure les niveaux d'endogline, un bio marqueur plasmatique qui a été précédemment démontré pouvoir prédire la propagation du cancer du côlon et du cancer du sein.

Selon les auteurs, dans le cancer de la prostate, on a atteint actuellement la limite de la capacité à classer les risques chez les patients avant une intervention chirurgicale initiale. Les médecins utilisent actuellement l'antigène prostatique spécifique (PSA), la gradation de Gleason et un examen rectal, mais la valeur de ces trois épreuves est insuffisante pour prédire la propagation métastasique du cancer.

Selon le Dr Shahrokh F. Shariat, MD, chef résident urologue au centre médical de l'université Southwestern du Texas à Dallas, les modalités d'imagerie conventionnelle utilisées dans le cadre du cancer de la prostate sont insuffisantes pour détecter de petites mais significatives métastases sur le plan clinique.

Selon cet auteur, bien qu'il soit reconnu que la lymphadénectomie pelvienne puisse fournir d'importants informations pronostiques, il n'est pas encore clair quand cette procédure doit être accomplie. Une lymphadénectomie pelvienne chez tous les patients n'est pas universellement pratiquée étant donné qu'elle prend beaucoup de temps et n'est pas sans morbidité.

Selon le Dr Claus G. Roehrborn, MD, professeur et directeur du département d'urologie à l'université du Texas, il serait dès lors extrêmement utile de disposer d'un marqueur sanguin qui puisse identifier les patients chez lesquels une lymphadénectomie pelvienne doit être faite.

Lors de 425 interventions chirurgicales pour cancer de la prostate, le Dr Shariat et ses collaborateurs ont mesuré les niveaux plasmatiques de l'endogline. Les niveaux plasmatiques les plus élevés ont été associés à un risque accru de propagation du cancer aux ganglions lymphatiques. A chaque augmentation de 1 ng par millilitre, le risque de propagation du cancer aux ganglions lymphatiques fut augmenté de 17 %.

Lorsque les chercheurs ont ajouté le dosage de l'endogline aux techniques habituelles de prédiction, la précision prédictive est passée de 89,4 % à 97,8 %. Les taux sanguins d'endogline pourront aider les médecins à prédire le risque de propagation du cancer à un stade plus précoce et avec une plus grande précision qu'avec les méthodes actuellement disponibles.

Cette prédiction pourra indiquer les patients qui doivent faire l'objet d'une lymphadénectomie pelvienne ; en outre cette analyse pourra également épargner aux patients à faible risque de métastases ganglionnaires la lymphadénectomie potentiellement inutile et à morbidité non négligeable.

Les auteurs ont néanmoins souligné les limites de leur étude. Ils estiment nécessaire d'avoir des données provenant d'études prospectives multicentriques avant l'utilisation clinique de l'endogline comme marqueur de prédiction des métastases ganglionnaires. Leur dosage devra être combiné en outre avec trois des quatre autres marqueurs de risque de prédiction pour plus de certitude. Selon les auteurs le problème des marqueurs biologiques c'est qu'il y a une énorme variabilité chez les patients.


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Publié le 25-03-2008




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